Ce court exposé fait partie intégrante de l’ouvrage « Dimensions réflexes et bio-énergétiques de l’ostéopathie ». Il décrit sur le plan réflexe les mécanismes qui, dans deux cas de figure choisis parmi les six options possibles, s’inscrivent à la base de l’installation d’un déséquilibre biomécanique.
Réflexe myotatique dominant sur mouvement passif
Considérons une personne dont le véhicule se trouve violemment percuté par l’arrière. Le poids de la tête, de par son inertie, entraîne dans un premier temps une postexion du rachis cervical.
Le réflexe myotatique de protection devrait, normalement, amener les muscles « antagonistes » à cette imbrication articulaire à se contracter pour rétablir exactement la position neutre suite à un balancement myotatique équilibré. En cas d’excès réflexe, ce mécanisme ne joue pas. Le retour est dominant et au moins l’un des étages vertébraux se fixe en lésion de désimbrication. Dans ce contexte, les muscles pré-vertébraux s’inscrivent alors comme inducteurs et les muscles des plans cervicaux postérieurs comme modulateurs.
Cet exemple présente par ailleurs l’intérêt de démontrer très clairement que le sens de la lésion n’est pas toujours en correspondance avec le sens du geste perturbateur.

Suite à une impulsion traumatique passive et intense, les cervicales sont propulsées en postexion. Issu des muscles pré-vertébraux, le réflexe myotatique dominant organise un retour majoré qui génère un déséquilibre en antexion. Les facettes articulaires se fixent en désimbrication. Inducteur (I). Modulateur (M)
Réflexe myotatique dominant sur mouvement actif
Considérons maintenant une personne qui souhaite soulever une charge très lourde pour la poser en hauteur. Le positionnement articulaire correspondant au but recherché nécessite initialement une imbrication assurée par les muscles para-vertébraux et guidée parallèlement par leurs antagonistes, psoas et grands droits.
Si le poids de la charge a été sous-évalué, le réflexe myotatique de protection devrait normalement amener les muscle imbricateurs à se relâcher et leurs antagonistes à rétablir la position neutre. En cas d’excès réflexe, ce mécanisme présente trop d’intensité et le réflexe myotatique de retour est dominant. Au moins l’un des étages vertébraux se fixe en lésion de désimbrication.
La différence principale avec le cas précédent réside dans le fait que le mouvement étant de nature active, l’organe neuro-tendineux de Golgi est cette-fois partie prenante dans l’excès de relâchement agoniste.

La personne soulève un objet lourd en réalisant une postexion du rachis lombaire par l’entrée en action des para-vertébraux. (A) Agonistes. (AN) Antagonistes. Leur réflexe myotatique inverse exagéré, associé au puissant réflexe myotatique direct des psoas, fixe au moins l’un des étages vertébraux en situation de désimbrication