Ce texte est un extrait de l’ouvrage « Biomécanique synthétique première Partie ». Le contenu de ce livre explicite clairement les termes de « qualitativité », relations de continuité, contiguïté, superposition qui sont employés ici.
Cas du recrutement de l’ensemble des faisceaux
Lorsqu’un muscle doit se contracter en totalité en associant amplitude complète et intensité marquée, l’action ne peut se révéler optimale que si et uniquement si le critère de qualitativité se trouve respecté au travers de la symbiose unitaire qui doit s’établir entre faisceaux. Dans ce contexte et par le biais d’un mécanisme de mises en tensions réciproques mutuelles, les cloisons fasciales intra-musculaires ont pour rôle d’assurer la liaison mécanique passive qui doit nécessairement s’établir entre tous les groupes de fibres contractées, ou autrement dit d’assurer l’unité biomécanique synthétique de toutes les unités motrices qui entrent alors en action.

Une contraction qui implique l’ensemble du muscle met en tension la totalité des cloisons aponévrotiques intra-musculaires, processus garant de l’unité contractile
Pour bien comprendre cet aspect, prenons le cas, certes un peu théorique, d’un muscle qui se contracterait dans sa totalité en fonction d’une zone strictement fixe. Dans cette option, toutes les aponévroses qui se trouvent à la fois tendues et tractées dans le même sens, permettent de synthétiser la contraction unitaire des différents faisceaux et ceci dans les trois plans de l’espace.

Schéma représentant la contraction (C) de la totalité d’un muscle qui s’effectue en fonction d’une zone supposée fixe (ZF) et qui génère une seule zone mobile (ZM)
Toutes les aponévroses péri ou intra-musculaires sont simultanément mises en tension et se trouvent tractées vectoriellement selon une direction identique

Grâce à la mise en tension des fascias qui assurent une transmission optimale entre faisceaux musculaires sur le plan qualitatif, la contraction individuelle de chacun d’entre-eux se synthétise de manière unitaire sur le plan des lignes de force. Cette coupe longitudinale illustre à la fois les relations de continuité et de superposition.

Transposition du schéma précédent en coupe transversale. Celui-ci permet d’illustrer à la fois les relations myo-conjonctives dans leurs rapports de contiguïté et de superposition. Cette figure montre également comment les fascias sont principalement mis en tension sous l’effet des expansions transversales
Ce mécanisme de solidarité qualitative transcende donc obligatoirement la puissance obtenue en quantitativité, fonction elle-même de la sommation des contractions individuelles relatives aux différents faisceaux. Nous savons d’ailleurs à ce sujet, que tout muscle dont l’armature aponévrotique est structurée de manière importante augmente considérablement sa force maximale.

Ce schéma du deltoïde permet de souligner la présence des cloisons aponévrotiques garantes de l’unité myo-conjonctive qui assure au muscle une puissance importante. »